Part-Dieu durable
Comment faire évoluer un quartier conçu dans les années 1960/70 vers un quartier réinventé et durable, qui place la qualité de vie et la transition écologique au centre des préoccupations ? Réflexions, expérimentations, préconisations…
En accord avec l’objectif du plan climat air énergie territorial de la Métropole de Lyon, visant à faire baisser de -43 % les émissions de CO2 à horizon 2030, le projet Lyon Part-Dieu agit sur les différentes composantes du développement durable.

6 thématiques étudiées
- l’énergie : il s’agit d’une approche à la fois en termes de ressource et de conception bioclimatique des bâtiments. Des réflexions sont également en cours concernant la réutilisation des énergies fatales ou la mutualisation des énergies à l’échelle de l’ilot.
- l’eau : avec le réchauffement climatique, l’eau est une ressource qui se raréfie et qui nécessite une gestion durable : sur les opérations immobilières les opérateurs sont incités à récupérer les eaux grises. La récupération des eaux d’exhaures est également effectuée sur certaines opérations. Une démarche de désimperméabilisation des sols est également entreprise sur les espaces publics aménagés par la SPL ;
- les ambiances urbaines : la qualité des ambiances urbaines fait l’objet d’une grande vigilance pour lutter contre les ilots de chaleur urbain et dessiner un quartier plus agréable à vivre (analyse de l’ensoleillement, des effets de venturi, implantation d’essences d’arbres permettant l’évapotranspiration….)
- économie circulaire de la matière : les opérateurs sont systématiquement sollicités pour réutiliser les matériaux issus des bâtiments en mutation (valorisation des déchets de chantiers, réemploi) ;
- les mobilités : depuis le début du projet Part Dieu le travail sur les aménités, les modes doux constitue un axe fort sur les espaces publics et privés : création de locaux vélo dans le socle des immeubles, logistique urbaine intégrée au sous-sol des nouvelles opérations ;
- les modes de vie : le renforcement des usages à travers l’émergence des socles actifs et le développement de services communs dans les immeubles participent au renforcement de la qualité de vie à la Part-Dieu.
Voici quelques focus sur les axes majeurs déjà étudiés et mis en pratique.
Les ambiances urbaines au cœur du projet
Réinventer les ambiances urbaines d’un quartier, c’est s’intéresser à tout ce qui joue sur les ressentis d’une personne dans l’espace public : soleil, ombre, vent, bruit, air… La SPL Lyon Part-Dieu et ses partenaires réinterrogent la qualité des ambiances urbaines avec plusieurs exigences :
- S’adapter à l’évolution climatique, et notamment l’augmentation de la température et des périodes de stress hydrique ;
- Préserver la biodiversité dans un espace très occupé en surface et en sous-sol ;
- Améliorer la qualité et la gestion écologique et paysagère des espaces verts privés et publics ;
- Favoriser le bien-être urbain et son influence sur la santé publique ;
- Proposer des îlots de fraîcheur urbains
Le « sol facile » se décline sur les espaces publics
« Le sol facile forme l’armature du quartier et son développement en privilégiant la connectivité, la fluidité, la lisibilité, le confort de parcours piétons et la qualité des ambiances urbaines »
François Decoster, groupement l’AUC
Concept clé du projet urbain, le sol facile se décline progressivement sur les espaces publics autour de la gare et du centre commercial, dont les surfaces sont augmentées : place de Francfort, boulevard Vivier-Merle, rue Bouchut, place Béraudier… A la fois fonctionnel et esthétique, le sol facile guide les piétons dans leurs parcours, de manière plus intuitive, à l’inverse du sol d’origine ponctué d’obstacles. Il contribue au bien-être de ses usagers et à la qualité des ambiances urbaines.

La nature au cœur du quartier
La place de la nature est un ingrédient essentiel de la qualité d’usage dans ce quartier fortement urbanisé. A la Part-Dieu la nature peut prendre des formes très différentes (places, esplanades, squares, mail plantés, terrasses végétalisées, jardins suspendus), plus ou moins intimes, plus ou moins ouverts, mais toujours ancrées dans la trame paysagère qui va du Parc de la Tête d’or au nord, au parc Sergent Blandan au sud, aux berges du Rhône à l’ouest.
Les espaces publics existants sont progressivement mis en valeur à travers un plan paysage basé sur la plantation d’arbres et la création de nouveaux espaces verts publics, comme l’agrandissement de l’esplanade Mandela ou privés comme le toit-terrasse du centre commercial ou le jardin de Sky Avenue.
D’ici 2024, 13 000 m2 d’espaces perméables supplémentaires seront aménagés.

Rafraichir la Part-Dieu
Le projet Lyon Part-Dieu agit sur l’atténuation des phénomènes d’îlots de chaleur urbains dans le cadre du réaménagement des espaces publics.
Les arbres, climatiseurs urbains et capteurs de C02
Les arbres, premiers climatiseurs urbains, sont au cœur de la réinvention de la Part-Dieu. Ils sont plantés autant de fois que possible sur les espaces publics réaménagés.
D’ici 2024, la première phase d’aménagement des espaces publics (10 hectares autour de la gare et du centre commercial) donnera lieu à la plantation de + de 700 arbres autour d’une palette végétale composée de gingko, févier, poirier et cèdre.
Un choix permettant une belle floraison au fil des saisons, tout en favorisant la biodiversité.
Planter en milieu urbain, avec de nombreux réseaux en sous-sol et des flux piétons à maintenir en surface, présente un défi technique.
Pour cela, le sol développé à la Part-Dieu se décline sur 3 niveaux :
- en sous-sol un substrat fertile le plus continu possible,
- en surface un sol facile pour les usages,
- en hauteur un ombrage important grâce à la canopée.
Plusieurs techniques ont été mises en place pour parvenir au sol fertile :
- une infiltration de l’eau pluviale venant irriguer naturellement l’arbre pour améliorer sa croissance et booster son évapotranspiration ;
- une porosité de certains matériaux et l’ajout de grille d’aération permettant à l’air de circuler et donc à la vie biologique du sous-sol de se développer ;
- la création de volumes de sol fertile continu pour le développement des racines ;
- la mise en place de matières organiques suffisantes à la plantation, pour compenser une différence majeure avec le milieu nature
Des sols durables, testés grandeur nature
La SPL Lyon Part-Dieu, en collaboration avec les gestionnaires de l’espace publics (Ville et Métropole de Lyon) a réalisé des tests grandeur nature de nouveaux matériaux à albedo variables et des techniques d’infiltration des eaux pluviales. Les résultats ont permis de valider le choix du granit pour les sols de la Part-Dieu.
La perméabilisation, rafraîchir les sols et récupérer les eaux pluviales
La gestion durable de l’eau est le point de départ de nombreuses réflexions et expérimentations en lien avec la végétation, les ambiances urbaines et la lutte contre les îlots de chaleur. La SPL Lyon Part-Dieu s’engage à favoriser une gestion alternative des eaux pluviales dans les nouveaux espaces publics, en accord le contrat d’agglomération pour une gestion durable de l’eau et des milieux aquatiques.
Place de Francfort, l’utilisation de dallage à joint poreux et de béton drainant permet ainsi d’infiltrer les eaux dans le sol, pour le rafraîchir tout en contribuant à l’objectif zéro rejet des eaux pluviales dans le réseau d’égouts.
Limiter l’impact environnemental des chantiers
Au-delà du recyclage des déchets de chantiers, réalisé à l’échelle de chaque opération, la SPL Lyon Part-Dieu coordonne Reguly, un outil inédit qui permet depuis 2019 de disposer d’une gestion unique des flux de chantiers sur le périmètre du projet urbain.
Objectif : réguler les flux liés aux travaux et ainsi limiter le rejet de CO2 des camions et préserver le cadre de vie. Concrètement, toutes les demandes de flux de chantier doivent être traitées par Reguly, qui organise et optimise les flux de circulations des camions jusqu’à leur lieu de destination (opérations immobilières, espaces publics, travaux d’infrastructures)
Reguly : pari réussi, après 1 an d’utilisation
326 maîtres d’ouvrages et entreprises de travaux utilisent l’outil pour se coordonner
3,3 tonnes de CO2 économisées en un mois grâce au stationnement sur les aires de régulation des camions enregistrés dans l’outil
Plus de 214 h de circulation de camions évitées dans le quartier en un mois grâce au stationnement des poids-lourds sur les aires de régulation
10 tonnes de Co2 non émis en juillet 2020 sur l’ensemble des chantiers, soit 35 fois plus qu’au début de Réguly soit l’équivalent de 200 allers-retour Paris Londres
Un quartier plus vertueux en consommation énergétique
L’ambition du projet est de ne pas générer de consommation énergétique additionnelle malgré les développements immobiliers du quartier.
La SPL Lyon Part-Dieu travaille de concert avec les acteurs privés afin de réduire les consommations énergétiques des bâtiments et leurs usages à l’occasion de chaque nouveau projet de construction ou de réhabilitation. Cela se traduit par une réflexion sur l’usage et la conception des bâtiments afin
- conception des bâtiments favorisant la circulation de l’air, l’isolation des bâtiments, le confort d’été, l’éclairage naturel des bâtiments…
- recours le plus possible au chaud/froid urbain,
- optimisation des appels de puissance,
- diminution de l’énergie grise en encourageant la réhabilitation des bâtiments
La Part-Dieu accueille depuis 2019 une centrale de production de froid urbain, exploitée par Dalkia pour la Métropole de Lyon.
A 13 mètres sous terre, elle fonctionne grâce à des groupes de production d’eau glacée refroidis grâce à la récupération des eaux d’exhaure des parkings LPA de la Part-Dieu : une démarche vertueuse basée sur la circularité qui permet d’utiliser plus de 65% d’énergies renouvelables et d’alimenter près de 70 bâtiments du quartier, dont le centre commercial et la tour Part-Dieu, les immeubles tertiaires Silex, Sky 56, Sky Avenue et le nouveau Campus Orange.
Prendre en compte les modes de vie
Les modes de vies durables sont à la fois une finalité et un moyen de la stratégie développement durable : ils portent sur l’inclusivité, l’usages des espaces publics, la mixité urbaine et sociale. Quelques exemples encouragés par le projet Lyon Part-Dieu :
- la diversification commerciale, à travers les socles actifs,
- la mixité sociale, à travers le logement,
- la participation citoyenne, à travers les démarches de concertation règlementaire ou volontaire (espaces publics, esplanade Mandela…)
- la vigilance par rapport aux nuisances des chantiers et leurs impacts sur les riverains
- l’insertion professionnelle à travers les clauses d’insertion intégrées aux marchés publics de travaux.
Développer les modes actifs
Stratégie mobilité